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Dois-je souscrire à une complémentaire santé en tant qu’autoentrepreneur ?
L’autoentrepreneuriat, formule qui a connu un succès fulgurant depuis sa création en 2009, était soumis à des dispositions sociales particulières puisque affilié au Régime social des indépendants (RSI). Mais la suppression de ce dernier en janvier 2018 a déclenché un rattachement progressif de ce statut à la CPAM. Néanmoins, il demeure un régime particulier, avec ses propres avantages et inconvénients, et sa couverture sociale diffère de celle des salariés. Comme il ne bénéficie pas d’aide s’il perd son emploi ou s’il doit s’arrêter de travailler à cause d’un cas de force majeur, regard sur la complémentaire santé et l’autoentrepreneuriat.
Qu’est-ce qu’une complémentaire santé ?
Aussi appelée mutuelle, la complémentaire santé vous permet de couvrir – partiellement ou totalement – les dépenses que votre assurance maladie ne rembourse pas. Par exemple, cette dernière ne vous rendra qu’un certain pourcentage de la facture d’une visite chez le médecin ; le reste à payer, appelé ticket modérateur, sera à votre charge si vous n’avez pas cherché de couverture supplémentaire. En revanche, si vous avez souscrit une mutuelle, c’est celle-ci qui assumera, au moins en partie, les frais restants.
Avoir une complémentaire santé est-il obligatoire pour un autoentrepreneur ?
Adhérer à une complémentaire santé n’est pas imposé ; en revanche, c’est fortement conseillé. Effectivement, certains coûts – tels que les prothèses dentaires ou les frais d’optique – ainsi que les dépassements d’honoraires ne sont pas couverts par la sécurité sociale. S’aider d’une mutuelle n’est donc pas négligeable dans la mesure ou ces soins peuvent rapidement devenir onéreux.
Les frais d’hospitalisation peuvent également s’avérer très onéreux. C’est pourquoi il est important, lorsque vous souscrivez à une mutuelle, de vérifier l’absence de délai de carence pour les frais d’hospitalisation. Ainsi, les garanties de dédommagement seront actives dès la signature du contrat, et non plusieurs mois après. Vous ne serez donc pas dans une situation dangereuse, financièrement parlant, due à un remboursement particulièrement important trop tardif.
Cependant, ces frais restent occasionnels, voire inexistants pour certains ; mais si vous êtes atteint(e) d’une pathologie qui requiert une prise en charge régulière par des professionnels de la santé (comme un kinésithérapeute ou un orthodontiste), une mutuelle semble indispensable pour pallier aux coûts des visites.
Quelles garanties pour la mutuelle ?
Vérifiez que le contrat auquel vous souscrivez vous garantit a minima le tiers payant, le remboursement à 100% des frais d’hospitalisation sans délai de carence et une indemnisation à hauteur du ticket modérateur pour les consultations médicales, les frais de médicaments et les coûts de soins dentaires et d’optique. Vous pourrez également prendre en considération d’autres options qui s’avéreraient intéressantes selon votre profil.
Avoir une complémentaire santé
En tant qu’autoentrepreneur, il est tout à fait possible d’être un ayant droit de la complémentaire santé d’un de vos proches (la plupart du temps, un membre de votre famille) si elle le permet. Vous bénéficierez alors de ses prestations, et vous n’aurez donc pas besoin de souscrire une mutuelle pour vous-même.
C’est par exemple possible si votre conjoint(e) est salarié(e): alors, sa mutuelle entreprise peut vous couvrir, avec ou sans dispense. Le premier cas est possible si vous avez déjà adhéré à une complémentaire santé dans un cadre particulier ; dans le second, la mutuelle de votre conjoint(e) vous protégera obligatoirement.
Mais restez vigilant : le sens d’ayant droit diffère quand il concerne l’assurance maladie ou la mutuelle. Pensez à consulter les conditions générales de cette dernière pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
Vous n’êtes pas un ayant droit et l’autoentrepreneuriat est votre activité principale
Dans ce cas, que vous soyez commerçant, artisan ou professionnel dans le domaine du BTP, vous bénéficierez du régime de base de la Sécurité sociale. Bien que cela reste optionnel, souscrire à une complémentaire santé vous sera donc fortement conseillé.
En effet, si vous êtes affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants, la SSI, seul le titre de la maladie vous assure une indemnisation, et pas celui de l’accident de travail. Il paraît donc important de cotiser pour une complémentaire santé qui prévoit des contrats spécifiques pourvoyant un dédommagement en cas d’arrêt de travail si votre profession comporte des risques.
Vous pouvez également, si vos revenus le permettent, percevoir la Complémentaire santé solidaire, qui a remplacé en novembre 2019 la CMU-C et l’ACS. Il s’agit d’une aide financière portant sur les frais médicaux, adressée aux personnes à revenu modeste, et ce à très bas prix.
Vous êtes d’abord salarié puis autoentrepreneur
Alors, vous pourrez être obligé d’adhérer à la mutuelle santé collective que votre employeur aura obtenue. Ce qui, bien souvent, présentera de meilleures garanties qu’une souscription individuelle. Néanmoins, si vous considérez cette protection comme insuffisante, vous aurez toujours la possibilité de faire appel à un contrat personnel supplémentaire de mutuelle. On parlera alors de surcomplémentaire santé.
Le contrat Madelin
Réservé aux travailleurs indépendants n’appartenant pas au monde agricole, il permet aux professionnels éligibles – et possiblement à leur conjoint(e) – de déduire de leurs impôts sur le revenu leurs cotisations sociales. Il s’agit d’une aide mise en place en 1994 par la loi Madelin pour contrebalancer les désavantages liés au statut de travailleur non-salarié.
Mais le statut d’autoentrepreneur est déjà concerné par un abattement forfaitaire, c’est-à-dire que le calcul de ses impôts ne prend pas en compte l’ensemble de ses revenus. Cet avantage fiscal ne le rend donc malheureusement pas éligible à la souscription d’un contrat Madelin.
Cependant, gardez à l’esprit que bien souvent, votre situation d’autoentrepreneuriat ne sera que temporaire. Le contrat Madelin étant fructueux pour les travailleurs non-salariés, il peut être intéressant d’ajouter cette option à votre mutuelle en prévision d’un possible changement de statut à l’avenir.
Le contrat de prévoyance : un surplus à prendre en considération
Pouvoir rembourser ses soins, c’est bien ; mais anticiper le pire, c’est encore mieux. S’il vous arrive un accident vous mettant dans l’impossibilité – temporaire ou définitive – de travailler, l’assurance maladie et la mutuelle ne suffiront pas à compenser les lourdes pertes qui s’ensuivront. Elles ne couvrent pas les risques qu’une complémentaire de prévoyance prend en charge, soit l’incapacité, la dépendance, l’invalidité et le décès. Aussi, si l’un de ces quatre fléaux vous atteint un jour, vous serez en mesure de faire face aux nombreux frais qui y sont liés grâce à des remboursements adaptés.
L’adhésion à un contrat de prévoyance semble donc une option plus qu’intéressante.
Faire appel à un courtier
Si jamais vous vous sentez perdu au milieu de ce monde administratif, désorienté dans ce labyrinthe de termes et de droits, n’hésitez pas à faire appel à nos courtiers en mutuelle santé. Ces derniers vous accompagneront de A à Z dans la recherche d’une compagnie d’assurance ou d’une mutuelle santé qui corresponde à votre profil.
Plus besoin de vous prendre la tête pour comprendre les ramifications du monde des assurances, plus besoin de passer des heures à chercher l’organisme qui réponde au mieux à vos critères tout en restant dans un intervalle financier raisonnable. Nos courtiers se chargeront de trouver chaussure à votre pied, et vous éviteront de tomber dans les pièges des conditions mal expliquées.
Ainsi, vous l’aurez compris, il n’est pas aisé de répondre à la problématique de la mutuelle, d’autant plus que la situation d’autoentrepreneuriat est particulière. Mais, de manière générale, il est vivement recommandé de souscrire une complémentaire santé individuelle pour ne pas trop dépenser en frais médicaux, bien que cela ne soit pas obligatoire.
En revanche, vous pourrez être avisé d’adhérer à un contrat de prévoyance pour vous prémunir face à l’avenir. L’appel à un courtier est également une solution judicieuse pour vous faciliter les démarches.